lundi 7 mars 2016

Partir

Nadia : Moi, j'étais avec un français. Mon mari il ne m'a pas fait du mal. Quand j'étais malade il m'a amené une bonne à tout faire, il m'a acheté une machine à laver, c'est grâce à lui que je mange aujourd'hui, que je vis. Il m'a laissé sa retraite. Il a travaillé au Sénégal mais je touche sa retraite ici. J'étais bien avec lui. Mais ma fille avec celui-là, c'est ma fille qui travaille. Quand elle rentre à la maison elle fait le ménage, elle fait tout. Après elle me dit « maman, j'ai pas osé partir » mais je lui ai dit « il fallait oser, il fallait partir». Finalement ils ont divorcé. Quand la justice elle a partagé, ma fille elle a pris beaucoup parce que c'est elle qui travaille, c'est elle qui fait rentrer l'argent. Il n'a pas supporté. Elle est morte toute seule dans le deux pièces cuisine. Il a attendu qu'elle soit endormie et il l'a poignardée.

Père

Il y a un an j'ai fait la connaissance du vrai nom de mon père et ça m'a marquée. (Chaïma)


Punition

La dernière je l’ai punie parce que samedi dernier, elle est partie chercher du travail, puis elle a traîné dehors. Je voulais qu’elle rentre avant 17h, et elle est rentrée presque à 18h. Donc cette semaine, pas de sortie avec sa copine. Elle m’a fait la tête. Moi je m’en fous, je sors, je m’habille, je sors, quand je reviens, elle rigole, ça va.
(Nadjette)

Petits enfants

Pendant ces quelques jours de vacances que j’ai passés chez ma fille dans le var, j’ai bien profité de mes petites filles et du soleil dans la terrasse. Mes petites filles jouaient à la trottinette et elles ne s’arrêtaient pas de courir dans tous les sens et à faire des bêtises, surtout les 2 petites. La plus grande était beaucoup plus sage, elle se retire souvent dans sa chambre plus au calme pour lire ou jouer à des jeux. Bref c’était une super ambiance du coup quand je suis rentrée ça m’a changée, pas d’ambiance, le calme et le silence.
(Orkeia)

Photos

Hayat : Sur le mur, j'ai la photo de mon mariage, un grand portrait. Et après, chaque enfant à la naissance je choisis une photo, je l'agrandis et je la mets, ça me fait plaisir de les voir. J'ai des photos de l'Aïd aussi . C'est des bons moments, il faut qu'ils restent. Quand je vois la photo je pense au moment qu'on a passé ensemble.

Dans la salle à manger, j'ai une autre photo à laquelle je tiens beaucoup, la photo de mes enfants, gravée sur du cristal, offerte par mon frère, car il sait que j'aime les photos. J'aime la voir, car il y a mes enfants, ça me permet de voir le changement et le développement des enfants. Et en même temps ça leur permet de se regarder tout petits. Ça leur donne l'occasion de me poser des questions sur leur enfance.

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Quand je suis partie en vacances, en Algérie, j'ai sorti l'album photos de la famille. Il y en a une, ça me fait plaisir à chaque fois que je le sors, une photo de moi très jolie et surtout un ange. Je m'attache énormément à cette photo tout simplement parce que j'ai aucun souvenir de mon enfance. Ça m'aide énormément à me dire que c'est pas grave : je ne me souviens pas de mon enfance, mais j'en ai eu une. (Radia)

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Hier j'ai montré à ma fille des photos de son père, qui est décédé l'année dernière, je lui ai dit « qui c'est celui-là ? », elle m'a dit « papa », et je lui ai dit « il est où papa ? », et elle m'a dit « il est au ciel ». Après elle m'a dit « papa, il est mal, docteur il a fait mal », parce qu'elle se rappelle quand on allait à l'hôpital lui rendre visite. Elle avait 2 ans ½, elle se rappelle de tout. Moi je suis restée comme ça, bouche bée.
(Nassera)

Portraits


J'ai appelé ma fille Mélissa, c'est un mot grec qui veut dire « miel ». Elle a 11ans ½.. Mince et très grande, elle me dépasse de 3cm. Ça me fait drôle de voir mon bébé qui me dépasse de taille. Elle tient beaucoup de moi : le visage, le caractère, timide, douce avec les enfants, toujours à l'écoute, minutieuse, aime déjà faire la cuisine malgré qu'elle est pas grande mangeuse, mais elle dit qu'elle aime voir sa famille savourer ses petites recettes. Très gentille et complice avec son petit frère, malgré qu'elle le dépasse de presque 6 ans, elle n'a pas manifesté de jalousie même toute petite. (Hayat)

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Mon père, ce héros, qui a toujours travaillé très dur des années durant dans la mine de charbon. Chaque jour il descendait au fond de la mine pour que nous ne manquions de rien. Il se levait très tôt et allumait la cuisinière à charbon, et préparait le café avant de partir au boulot. Quand on se levait, tout était prêt.
Nous habitions une belle maison de campagne grâce à mon père, et en plus de son travail, son passe temps était de jardiner, donc nous avions des légumes frais et bios toute l'année, car nous
avions un grand terrain.
Ce sont des moments inoubliables.
Mon père est resté en activité très tard. Je le revois encore, quand il rentrait du boulot, il avait les yeux charbonneux comme s'il s'était maquillé autours des yeux. Quand mon père n'était plus de ce monde, j'avais l'impression d'avoir tout perdu. C'est la personne qui comptait le plus pour moi (Orkeia)

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Mon père il était costaud, grand et costaud, un vrai berbère, mais il avait mal au dos. Je lui montais sur son dos avec mes pieds pour le masser, et ça le soulageait. (Nadia)

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Ma mère, elle a 74 ans, elle a la taille fine, elle fait la galette, le ménage, la maison, elle sort toute seule, elle voyage toute seule jusqu’à présent.
Elle aime les animaux : chèvres, coqs. Elle fait des médicaments pour les gens et les animaux avec des plantes. Le résultat, il est bien, les cousins d’ici ils l’appellent pour savoir comment faire et elle leur dit au téléphone.
Si la chèvre a le pied cassé, elle prépare une attelle avec de la semoule et de l’eau, plus une bande pendant 2 jours et voilà c’est fait, pareil pour le coq, ils ont les pattes fines, ils les cassent souvent.
Elle n’est pas allée à l’école mais sa tête va bien, elle a un téléphone, elle sait s’en servir. Elle aide toujours les gens, les frères et toute la famille. Avant, elle travaillait, elle faisait le ménage, après elle s’est arrêtée, elle a une petite pension, elle a eu 6 enfants. (Nadjette)

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Ma mère : fêtarde, un peu fofolle, qui adore les plantes, les animaux aussi. Elle a un grand jardin avec des plantes partout qui poussent dans des chasses d'eau, des lavabos, décorées de figurines Kinder. Elle adore faire la fête et boire des bières à 4h. Elle est très « bio ». Même si cela ne l'empêche pas de manger des « cochonneries » comme elle dit. Elle est très campagnarde et ne travaille pas. Elle aime lire les romans policiers et regarder « Inspecteur Barnaby » pendant la sieste. Beaucoup de personnes pensent qu'elle est ma grande sœur. Elle aime beaucoup récupérer des objets pour mettre des plantes dedans. (Nadège)

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Ma mère, ma perle rare, grande, blanche, discrète, très ordonnée, travailleuse, aime faire la cuisine, faire plaisir à tout le monde, même avec des tout petits moyens.
Comme par exemple tricoter des petits vêtements comme les bonnets, les gants, les tricots etc…
Très propre, matinale, correcte, elle ne supporte pas le mensonge.
Elle aime faire apprendre aux autres tout ce qu’elle sait faire comme la cuisine, le jardinage, plein de bonnes astuces de nettoyage, la couture.
Comme elle est très généreuse, elle aime aider les plus démunis. Je me rappelle qu’elle disait toujours qu’il y a toujours des plus pauvres que nous. Elle adore ses petits enfants. (Hayat)

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Mon frère est blond, cheveux châtains, les yeux bleus.
Avant il était directeur de société.
Il a trois enfants, deux filles et un garçon, un appartement, une voiture.
Quand j’étais petite, il me faisait beaucoup de cadeaux.
(Aïcha)

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Mon mari il est grand, il parle beaucoup, il adore acheter, ma sœur, elle travaille à l’hôpital, elle a les cheveux noirs.
(Silvina)

Préférences / Chouchous


Raïzani : Ma mère, elle aime plus ma deuxième soeur que moi. Tout le monde le dit. Elle nous aime, mais pas plus que elle. Ca se voit qu'elle l'aime plus que nous. Elle fait des choses avec elle qu'avec nous elle ne fait pas.

Orkeia : Moi elle préférait mon frère, il n'y avait qu'un garçon mais c'était tout pour lui. C'était le roi lui.

Nadia : On n'a pas les mêmes rapport avec une fille et un garçon. Je les aime pareil, mais ma fille je discutais avec, il y a des choses que je ne peux pas discuter avec les garçons. C'est pas la même chose.

Hayat : L'amour c'est pareil, on les aime pareil, que ce soit un garçon ou une fille on les aime tous, ce sont nos enfants, mais les rapports je pense que c'est pas pareil. Avec une fille on discute plus, de tout, on peut raconter n'importe quelle chose, c'est fusionnel je trouve, elles nous comprennent mieux. Alors qu'avec un garçon il y a des sujets qu'on peut aborder et il y en a d'autres qu'on ne peut pas.

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Hayat : En général, le petit on le chouchoute. Pour pas rendre jaloux les autres il faut leur expliquer, que c'est parce qu'il est petit qu'on lui fait ça, et qu'eux aussi quand ils étaient petits on leur faisait ça.

Nassera : J'ai senti que mes parents ils ont fait des différences entre moi et les autres. Mon père, il aime les garçons, mais le premier enfant c'était une fille, le deuxième c'était une fille et le troisième c'était moi. Quand je suis née, mon père il a dit « olala... ». Après ma mère, elle a encore accouché et cette fois d'un garçon. Il y a eu 3 garçons après mois. Les autres elles étaient préférées, après les garçons, après moi, j'étais comme un ballon au milieu... Il ne m'achetait rien mon père, et aux autres oui.

Hayat : C'est vrai qu'avant ils aimaient beaucoup les garçons. Maintenant ça y est je pense, les gens ils ne font pas la différence.

Aïcha : Moi c'est le contraire : maman elle aime les garçons, mon père il aime les filles. Le premier c'était un garçon. Mon père, il a dit « j'espère que la prochaine fois ce sera une fille », et la fois d'après ça a été un garçon. Il a redit « j'espère que la prochaine fois ce sera une fille », et encore ça a été un garçon. Ils ont eu 4 garçons. Et après, moi, la cinquième. Après il y a eu une fille. Après un garçon. Après encore une fille, et après encore un garçon. Je suis à la moitié. J'ai été chouchoutée. J'ai bien grandi, je n'ai manqué de rien.

Nacera : Moi j'étais la dernière, j'étais chouchoutée.

Hayat : Moi j'étais l'avant dernière... ça va. Mon frère il était plus chouchouté que moi parce que c'est un garçon et il était plus jeune. J'ai failli être la dernière, j'étais chouchouté moi aussi. Après il m'a pris la place.

Selvina : J'ai 5 soeurs. Elles disent que c'était moi la préférée de mes parents. Je suis la plus jeune.

Nadia : Moi ma mère elle aimait beaucoup les filles. Elle a eu ma soeur, qui est beaucoup plus vieille que moi, il y a une grande différence d'âge. Elle a eu 8 garçons aussi, mais elle aimait les filles, elle m'aimait beaucoup, Dieu ait son âme. Elle adorait ma fille, c'était sa préférée, et ma fille l'adorait aussi.

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Fathya : Les parents ils aiment tous leurs enfants pareil, mais les grands-parents ils ont toujours une préférence, c'est à dire s'ils ont 5 ou 6 enfants il y en a un qui est préféré, il cache des choses et il lui donne...

Nassera : Une fois, ça m'est arrivé j'ai acheté des robes - J'ai travaillé jeune, à l'âge de 16 ans, puisqu'on me donnait rien chez moi, même pour acheter des chocolats il ne me donnaient pas les sous, alors j'ai laissé tout tomber et j'ai travaillé - Donc j'ai acheté des habits et je les ai cachés chez ma grand-mère. Ma soeur aînée, elle ne travaillait pas à l'époque, elle était à la fac, elle a demandé à ma grand-mère où j'avais caché mes habits, et ma grand-mère lui a dit « Elle les a cachés là-bas ». Le lendemain, elle s'est réveillée tôt, elle a pris mes habits et elle est partie à la fac. Moi je les cherchais et je ne les trouvais pas. Pourtant je lui avais dit « Ne dis rien » à ma grand-mère, mais derrière mon dos...


Prénoms

Hayat : Hayat, c'est le prénom que m'a donné mon père. Il signifie « la vie ». J'aime bien. Mon père me disait quand j'étais petite, « je t'ai appelée Hayat car je sais que tu porteras espoir. » Il est original et court, pas très fréquent, juste ce qui me fallait. Il me convient très bien. Mon fils, son nom c'est Arylès, c'est moi qui l'ai choisi. Mes filles, l'aînée Amélie, c'est moi qui l'ai choisi et la deuxième, Mélissa, c'est son père. On a partagé. Amélie, j'ai toujours aimé ce prénom, même quand j'étais jeune je rêvais de ce prénom, je me disais si j'ai une fille quand je serai grande je l'appellerai Amélie. Après la deuxième j'ai donné la chance à mon époux. Et le troisième Arylès, ça veut dire le lionceau, c'est d'origine berbère, c'est moi qui ai choisi. Ca lui plaît. C'est important quand on aime son prénom je trouve.

Orkeia : On m'a appelé comme ma grand-mère paternelle : Orkeia. Avant, à l'époque ils faisaient comme ça. Ce prénom me convient très bien. Je sais que ça veut dire « quelque chose de précieux et fin ». Je l'aime bien car tous les gens qui l'entendent le trouvent beau, magnifique. J'en suis flattée. Si je demandais un centime à chaque fois qu'on s'exclame « quel prénom magnifique ! » je serais riche.
J'ai appelé mes enfants Nadia et Karim car c'était des prénoms simples et je les trouvais beaux.

Nassera : Ma fille s'appelle Sabrina. Je voulais l'appeler Bouchra, et d'un coup j'ai changé son prénom : Sabrina. Sabrina, c'est la patience. On dirait que j'ai senti que j'allais perdre mon mari un jour. Voilà, moi et ma fille on est patiente.

Nadège : Si j'avais un enfant : j'aime beaucoup le prénom de Louise pour une fille... en revanche je le trouve un peu « vieillot » et j'y ajouterais un ''a'' afin de le rendre moins difficile à porter.
C'est difficile d'imaginer comment pourrait être Louisa. Avec un caractère un peu fripon, elle serait très curieuse. Brune certainement. Avec des yeux foncés. Elle adorerait les animaux. Elle ferait du cheval.

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Nadjette : Avant, la famille du marié elle changeait le prénom de la mariée après le mariage...


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